Une mélodie à la Casbah

Une mélodie à la Casbah

L’intensité de voir la splendeur d’une beauté en ayant les yeux fermés, est d’une profondeur sans égale. Il y a des endroits qui nous offrent ce plaisir sur une sniwa en cuivre! Comme la Casbah a ce don de nous faire voyager avec elle, à travers ces mélodies dépourvues de sens si on se contente d’entendre au lieu d’écouter, au lieu de regarder au plus profond de son unicité. 

Il y a ici des sons qui parlent d’eux mêmes, comme une symphonie harmonieuse et équilibrée. Un mélange métaphorique de Banjo, de Mandole, et de Derbouka, pour créer une musique de vie et de culture quotidienne.

Appelée auparavant “L’île des mouettes”. À El-Bahdja, le son reposant de ces oiseaux est un privilège commun, et ici à la Casbah, dans sa haute partie, nous l’écoutons jour et nuit. L’arrière plan permanent qui adoucit l’écoute des passants, des habitants et des visiteurs. 

Vers treize heure, alors que le soleil est tapant, les yeux entrouverts des observateurs, face aux nuances unifiées et bleutées du ciel et de la mer. Donnant le dos à Sidi Ramdan, l’appel à la prière d’El-Dhohr fait taire les autres bruits et prend le dessus pour quelques minutes de la chanson Casbaoui. Précédé par la sonnette de l’école, en descendant l’allée vers Sidi Abderrahmane, le moment de la pause déjeuner, qui, autrefois était magisté par le vendeur de la Karantita ou “Moul El Hamamiss”. Prenant place à côté de la porte d’entrée pour servir l’appétit des enfants. Ces derniers, dans une période passée, n’étaient pas gavés de chocolat ni de bonbons, mais de sucettes bio. A base de dattes et de sucre roux, comme de mandarine et du même ingrédient accompagnateur.

Les marchands ambulants de fruits, de légumes, de confiserie et de jouets, était une autre note majeure et heureuse des ruelles de la Casbah. 

Mais La Casbah ne peut pas clôturer ni perfectionner son spectacle musical sans la touche incontournable de la chanson algéroise. Qu’elle soit Chaabi ou moderne, la Casbah accueille chaleureusement le talent de ses fils. Citant Abderrahmane Aziz dans El-Asri (le moderne), un mixte entre le Chaabi, le Hawzi et le Jazz. Allant vers le pure Algérois, le Chaâbi classique, et citant parmis les plus anciens noms de ce genre musicale populaire ; El-Hadj M’Hamed El-Anka, Mohamed Zerbout et El-Hadj Menouar.

De toutes les musiques, la Casbah a ses propres notes, et même si on en trouve ailleurs, elle possède sa propre composition. 

Alors, la prochaine fois que vous seriez à la Casbah, fermez les yeux, et regardez là!